Otages sans frontières

Chaque semaine, les faits et rien que les faits sur la situation des otages de toutes nationalités ; à travers des interviews, des communiqués et des rencontres.

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Par Laurence Haïm
9 nov. · 3 mn à lire
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La situation au 9 novembre

Plus de 240 otages et une guerre qui risque de durer...

Le chiffre du moment

Officiellement 241 otages : les Israéliens disent 241 mais il est impossible de savoir précisément. Hamas affirme de son côté en avoir plus de 200. Depuis cette semaine il se dit que l’Etat Islamique en détient également certains.

138 personnes ont des passeports étrangers. Les otages et « personnes manquantes » viennent de 25 pays différents au 30 octobre :

  • 54 thaïlandais estimés au départ, le gouvernement en compte officiellement 17 à cette heure

  • 15 à 20 Argentins, le Président Fernandez en revendique 16

  • 11 à 20 Allemands

  • 12 a 13 Américains officiellement, mais Jack Sullivan lors d’un briefing à la Maison Blanche a parlé de  « plus de 20 manquants »

  • 9 Français selon le Gouvernement

  • 7 Anglais portés disparus selon le porte-parole de Rishi Sunak

  • 3 à 5 Népalais

  • 4 Portugais

  • 3 Canadiens

  • 2 Chinois portés disparus

  • 2 Mexicains dont l’un, âgé de 32 ans, qui aurait également un passeport Français

  • 2 Paraguayens

  • 2 enfants Hongrois confirmés par le Ministère des Affaires Étrangères Hongrois 

  • 2 Sri-lankais

  • 2 Philippins

  • 2 Tanzaniens

  • 2 otages et 7 Russes  toujours disparus

  • 1 Autrichien  

  • 1 Hollandais selon le gouvernement

  • 1 Roumain

  • 1 Brésilien porté manquant, un Chilien, un Turc, un Espagnol et un Colombien

  • 1 Biélorusse porté manquant

Portrait d’otage : Noa, 26 ans.

Elle s’appelle Noa. Noa Armagani. Israélienne. La voici le 7 octobre capturée par Hamas après avoir dansé à la Rave Party.

Voici la vidéo intégrale de sa capture filmée par Hamas

Son petit ami était avec elle au moment du kidnapping et n'a rien pu faire. Ses amis et  ses parents veulent absolument que Noa ne soit pas oubliée. Ils implorent le monde de regarder, les aider, les soutenir.

Voici le message des parents pour leur fille… dont les derniers mots entendus ont été «  ne me tuez pas ».

Les déclarations de la semaine à retenir

HAMAS

Le prix à payer pour le grand nombre d’otages de l’ennemi qui sont entre nos mains est de vider les prisons de tous les détenus palestiniens.

Déclaration du porte-parole militaire du Hamas dans un enregistrement vidéo. Yahya Sinwar, leader du mouvement islamiste à Gaza, a affirmé être prêt à procéder à l'échange "immédiatement".

ISRAËL

Israël déclare de son côté n'être parvenu à aucun accord… Et précise qu’une éventuelle offre n'inclura pas les soldats israéliens gardés en otage.

Plus la pression militaire s'intensifiera, plus la puissance de feu sera forte, et plus nos frappes contre le Hamas seront dures, plus nous aurons de chances d'amener le Hamas à une situation dans laquelle il acceptera des solutions qui permettent d'atteindre vos proches.

Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense.

Les négociations en cours

Le Qatar négocie entre Israël et le Hamas pour la libération potentielle de 10 à 15 otages détenus à Gaza en échange d’un court cessez-le-feu, a déclaré une source informée des pourparlers à l’AFP.

Les négociations médiatisées par les Qataris en coordination avec les États-Unis se poursuivent pour obtenir la libération de 10 à 15 otages en échange d’un cessez-le-feu d’un à deux jours.

Source informée s’exprimant sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité des pourparlers

Du côté des États-Unis…

Les pourparlers visant à libérer certains des otages détenus par le Hamas ont stagné vendredi dernier après que le groupe ait demandé à Israël d’autoriser les livraisons de carburant à Gaza et que le Hamas ait refusé de garantir la libération d’un grand nombre de captifs étrangers, a déclaré un ancien responsable américain au courant des négociations.

« Le Hamas a insisté pour recevoir du carburant », a déclaré l’ancien responsable américain, qui a demandé à ne pas être nommé parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler publiquement. « La partie israélienne et américaine, ainsi que d’autres pays, veulent qu’un grand nombre de leurs citoyens soient libérés. »

L’ancien responsable américain, un responsable israélien et un diplomate au courant des pourparlers, ont déclaré que les discussions avaient échoué avant qu’Israël ne lance la deuxième phase de son offensive vendredi soir et n’envoie des troupes terrestres à Gaza.

Intermédiaire également : Le Comité international de la Croix-Rouge, qui a agi dans les deux premières libérations d’otages.

Son porte-parole Jason Straziuso, a déclaré à NBC News qu’un « niveau de confiance énorme serait nécessaire pour qu’un grand nombre de captifs soient libérés avec une logistique très difficile en cas de nécessité pour la Croix-Rouge . Il y a une limite au nombre de personnes que nous pouvons mettre dans un véhicule de la Croix-Rouge. Il y a une limite au nombre de véhicules que nous avons à Gaza. Il y a une limite à la quantité de carburant que nous avons actuellement », a déclaré Straziuso. « Une sortie à grande échelle nécessitera beaucoup plus de planification, beaucoup plus de confiance ».

J’ai pu m’entretenir avec un militaire israélien officier à la frontière demandant à rester anonyme. Voici ce qu’il m’a dit :

Les unités spéciales sont déterminées sur ordre du gouvernement à trouver les otages à Gaza et les récupérer vivants ; certains sont pessimistes et pensent que les otages sont morts mais qu’on ne le dit pas. C’est très difficile mais on fera tout pour sauver les otages. Cette guerre sera longue, on pense déjà à 5 mois.

Position officielle et unique interview accordée par le PM Netanyahu ce lundi

Je vous résume les principaux points de l’interview exclusive accordée lundi soir à David Muir d’ABC NEWS ; Netanyahu venait d’échanger avec Le Président. 7 minutes exclusives dont 3 sur les otages :

« Il y aura un cessez-le-feu lors de la libération des otages ; mais pour le moment cela n’arrive pas. »

« Nous avons des infos sur où sont les otages ; je ne pense pas que cela soit sage d’en dire plus ici avec Hamas. »

« Il n’y aura encore une fois pas de cessez-le-feu général à Gaza sans la libération de nos otages Quant aux petites pauses tactiques, une heure ici, une heure-là. Nous les avons déjà entendus, je suppose, pour vérifier les circonstances afin de permettre aux marchandises, aux biens humanitaires ou à nos otages, aux otages individuels de partir. Mais je ne pense pas qu’il y aura un cessez-le-feu général. Je pense que cela entravera l’effort de guerre. Cela va entraver nos efforts pour faire sortir nos otages parce que la seule chose qui fonctionne sur ces criminels au Hamas est la pression militaire que nous exerçons. »

« Dès que nous avons commencé l’offensive terrestre à Gaza, il y a eu une pression sur Hamas. »

Interview intégrale ici : https://abcnews.go.com/Politics/netanyahu-abcs-muir-cease-fire-release-hostages/story?id=104661239

La question du moment
La prise d’otages est-elle un crime de guerre?

L’article 8 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) définit la prise d’otages comme un crime de guerre. En outre, conformément à l’article 7(1) et 7(2)(i), la prise d’otages dans le cadre d’un conflit armé peut également être considérée comme un crime contre l’humanité.

L’État de Palestine a adhéré au Statut de Rome le 2 janvier 2015 et le Statut est entré en vigueur pour la Palestine le 1er avril 2015.

Comme l’a souligné le Procureur de la CPI, la Cour a compétence sur les crimes de guerre commis par les ressortissants des États parties, y compris les auteurs de la prise d’otages. La prise d’otages constitue également d’autres crimes de guerre, y compris l’interdiction de la violence à la vie et à la personne, en particulier les traitements cruels et la torture (Statut de Rome Article 8(2)(c)(ii).

Libérations depuis le 7 octobre

4 otages libérés, dont 2 femmes américaines. 1 soldate de l’armée israélienne a été libérée par les militaires à Gaza. Très peu de détails donnés.